Aujourd’hui
J’ai vu une symphonie
J’ai entendu le jaune, le brun, le rouge
Se fondre en harmonie
Un petit vent battait la mesure
Ou était-ce la pluie ?
Je n’en suis plus très sûre
Un souffle de mystère
Planait sur cet inédit concert
Sublimé par une brume légère
L’ai-je rêvé ? L’ai-je vu ?
La question est secondaire…
Et mes sens emplis et repus
De cette douceur saisonnière
Lucile Green
Comment écrire sur l’automne sans évoquer le merveilleux poème que Guillaume Apollinaire lui a dédié :
Automne
Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise
Oh! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913