I-
S’agripper à cette vie qui ne tient qu’à un fil
S’accrocher à des rêves, parfois futiles
S’imposer, ne pas être docile,
Se battre, pour ne pas paraître fragile.
Et un beau jour rencontrer par surprise
Un ami qui me dit : « lâche prise ».
En réalité, je n’ai pas vraiment de prise
La vie me mène à sa guise.
Au mieux, j’esquive les crises
Et croque parfois quelque petit délice avec gourmandise.
– L’ami, si je lâche prise, que me restera-t-il ?
Que lâcher d’ailleurs puisque je n’ai pas de prise ?
Si j’étais un ballon à l’helium
J’irais confiant, visiter les cieux
Mais je crois en Newton et en cette pomme
Certaine de sa chute, plus qu’en la présence des dieux.
– Tu serais plus épanoui, me répond l’ami.
Tu irais, heureux et joyeux,
Insouciant, bienveillant
Des étoiles dans les yeux.
– Je t’entends, mais au risque de me répéter,
Comment lâcher moi qui m’accroche au passé ?
Peu courageux, limite anxieux
Assez peureux, pas vraiment pieux
Souvent paresseux.
– Ne te juge pas si durement, et sois patient.
Le temps livre toujours ses secrets quand c’est le moment.
II-
J’ai attendu longtemps,
Puis j’ai renoncé à faire parler le temps.
Lâcher prise c’est être confiant
Dans la vie et ses rebondissements
Prendre demain comme il vient
Accueillant et confiant.
Je vis mieux maintenant.